
Pour la première fois, Le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême investit de nouveaux lieux d’exposition et propose, hors de ses murs, une sélection d’œuvres d’artistes. La Gare Saint-Lazare, la Gare de Lyon la Gare Montparnasse et la Gare du Nord exposent jusqu'au 15 février les créations de 7 auteurs et autrices de la programmation : Yukito Kishiro, Yoshiharu Tsuge, Enki Bilal, Charles Burns, Brecht Evens, Emilie Gleason et Emil Ferris.
Née en 1962 à Chicago, Emil Ferris dessine des jouets et participe à la production de films d’animations jusqu’en 2002. Lors de la fête de son quarantième anniversaire, elle se fait piquer par un moustique et ne reprendra ses esprits que trois semaines plus tard, à l’hôpital. On lui a diagnostiqué une méningo-encéphalite : les médecins lui annoncent qu’elle ne pourra sans doute plus jamais marcher, et qu’elle n’est plus capable de tenir un stylo. Alors qu’elle ne se voit plus aucun avenir, Emil Ferris décide de se battre et de prendre un nouveau départ au Chicago Art Institute, dont elle sortira diplômée. C’est à cette époque qu’elle commence l’écriture d’un roman graphique qu’elle mettra six ans à réaliser, Moi, ce que j’aime c’est les monstres (éditions Monsieur Toussaint Louverture, 2018).
L’ouvrage raconte l’histoire de Karen Reyes, qui a dix ans à la fin des années 1960. Fan absolue des fantômes, vampires et autres morts-vivants, elle s’imagine être un petit loup-garou. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le cœur. Karen décide d’élucider le mystère qui entoure sa mort.
L’autrice remporte le Fauve d'Or du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême en 2019, pour son œuvre magistrale, Moi, ce que j'aime c'est les monstres vendue aujourd'hui à 100000 exemplaires.
Aux côtés d'Emil Ferris, 10 auteurs et autrices s'inscrivant dans la programmation du Festival, Nicole Claveloux, Catherine Meurisse,Yukito Kishiro, Yoshiharu Tsuge, Enki Bilal, Charles Burns, Brecht Evens, Emilie Gleason, Louis Lanne et Ugo Bienvenu, voient leurs créations défiler sur un écran géant installé dans les gares.
LA BANDE DESSINÉE INVESTIT DE NOUVEAUX ESPACES D'EXPOSITION
Par l’intermédiaire de cette démarche, le Festival d’Angoulême ambitionne d’offrir de nouvelles émotions aux amoureux de bande dessinée en leur présentant des œuvres dans des lieux inattendus.
Il souhaite aussi, naturellement, convertir de nouveaux adeptes à ce médium artistique et littéraire (véritable passion française au regard du succès que sa créativité rencontre de longue date dans l’hexagone et plus que jamais aujourd’hui) en introduisant ces créations dans leur quotidien afin qu’elle participe d’une esthétique urbaine et d’une médiation culturelle transgénérationnelle.
Depuis le 15 décembre et jusqu’au 15 février, ce sont ainsi 11 auteur(e)s qui sont exposés dans 17 gares réparties sur l’ensemble du territoire français.
Cette action entre en synergie directe avec l’initiative du Ministère de la Culture qui a décrété 2020 « Année de la bande dessinée ».
La Nouvelle-Aquitaine et son agence culturelle, l’ALCA, soutiennent activement ce projet qui ouvre des potentialités d’expression aux artistes du 9e Art, affirmant ainsi l’importance de la bande dessinée et de son label aquitain mondialement connu qu'est le Festival d’Angoulême.